
Parcours découverte
Alésia, d’un camp à l’autre
Sur les traces de la bataille d’Alésia
Plongez au cœur de l’Histoire en parcourant les vestiges des camps de siège établis par Jules César lors de la célèbre bataille d’Alésia en 52 avant J.-C. Ce sentier de randonnée de 16kilomètres vous invite à marcher sur les pas des légions romaines et des guerriers gaulois, dans un paysage spectaculaire où se mêlent patrimoine et nature.
Tout au long du parcours, découvrez l’emplacement des anciens camps de César, positionnés stratégiquement autour de l’oppidum gaulois. L’itinéraire vous conduit ensuite vers le charmant village de Flavigny-sur-Ozerain et son vignoble en contrebas, dont la beauté et le riche patrimoine sauront vous séduire. Traversez ensuite l’oppidum, véritable place forte gauloise, avant d’atteindre le village d’Alise-Sainte-Reine. Vous pourrez admirer la statue monumentale de Vercingétorix ainsi que les vestiges de la ville gallo-romaine d’Alésia, témoins émouvants d’un passé exceptionnel.
Une signalétique claire et des QR codes disposés tout au long du trajet vous permettront de mieux comprendre le contexte historique et les points d’intérêt rencontrés.
Ce parcours a été conçu avec le concours des Ateliers Olivier Lesage (AOL) — paysagiste concepteur, de l’agence de design graphique Les Pistoleros, et de l’agence Duc & Préneuf.
Il bénéficie du soutien du Conseil départemental de la Côte-d’Or, des communes de Flavigny-sur-Ozerain et Alise-Sainte-Reine, du Pays d’Alésia et de la Seine, ainsi que de Côte-d’Or Attractivité.
CARTE DU PARCOURS
INFORMATIONS PRATIQUES
- Parcours en accès libre
- Longueur : 15 km 700 m
- Dénivelé : 410 mètres
- Niveau de difficulté : moyen
- Marche en sentier environ 95% et sur route environ 5%
- Durée : 4 heures (sans pause). Comptez plutôt 5 heures
- Nécessité d’être bien équipé : chaussures de marche ou randonnée, vêtements adaptés à la météo du jour, réserves en eau, pique-nique ou en-cas
- Trois points de ravitaillement en eau potable et toilettes :
- MuséoParc Alésia au départ
- La Fabrique des Anis de Flavigny à mi-chemin
- Site des vestiges de la ville gallo-romaine sur les hauteurs d’Alise-Sainte-Reine
- Profil altimétrique :
- Balisage et signalétique :
Découvrez ici les 10 points d’intérêt du parcours :
L’actuel musée d’Alésia est installé dans la plaine des Laumes, lieu de l’ultime confrontation des armées romaine et gauloise. Ce bâtiment contemporain, conçu par Bernard Tschumi, architecte franco-suisse, incarne un dialogue puissant entre histoire et modernité. Son architecture circulaire symbolise l’encerclement des Gaulois par les troupes romaines, tout en s’ouvrant sur le paysage majestueux environnant. À la fois massif et léger, le bâtiment joue sur la dualité entre la stabilité de la civilisation gallo-romaine et le chaos de la guerre. La structure en résille de mélèze évoque les fortifications édifiées par César. La forme du bâtiment fait écho aux lignes de défense antiques tout en offrant un espace contemporain fluide et lumineux. À l’intérieur, le parcours d’exposition permanente vous fera découvrir le site au fil du temps, depuis la période néolithique jusqu’à nos jours.
À l’extérieur, vous apercevez une partie des lignes de fortifications romaines reconstituées sur une centaine de mètres. La double fortification érigée par César mesurait 15km pour la contrevallation (ligne de fortification interne qui empêchait les Gaulois de sortir de l’oppidum) et 21km pour la circonvallation (ligne de fortification externe qui protégeait les guerriers romains d’une attaque venant de l’armée de secours). Ces deux lignes de fortifications étaient ponctuées de camps et de fortins. La prospection aérienne et les fouilles des années 1990 ont mis en valeur cet impressionnant dispositif de défense, qui avait été en grande partie dégagé lors des fouilles napoléoniennes au XIXème siècle.
- Si vous souhaitez visiter le musée et les fortifications, comptez 1 à 2 heures de plus sur le temps de parcours. Tarifs, dates et horaires d’ouverture : https://www.alesia.com/preparer-sa-visite/#horaires
- Pour se restaurer : https://www.alesia.com/preparer-sa-visite/#restauration
- Point de ravitaillement en eau potable et toilettes à l’intérieur du musée
César dès son arrivée et conformément à la règle installe ses camps en couronne autour de la place d’Alésia. Dès l’époque de Napoléon III, certains de ces camps ont été repérés et fouillés. Sur les plateaux, la chose n’est pas très difficile car des levées de terre étaient encore visibles, elles ont presque toutes disparu aujourd’hui en raison des mises en culture sauf pour le camp B, ou le rempart sud est encore perceptible dans le paysage moderne sous forme d’un bourrelet de pierraille.
Le camp A occupe une position stratégique à la côte 408, il s’étend sur 2,3 hectares et épouse parfaitement les courbes de niveau ce qui lui confère une forme de « haricot sec » On connaît deux portes, l’une au nord protégée par une clavicula (obstacle en quart de cercle qui barre, vers l’intérieur du camp, le passage de la porte depuis le rempart), l’autre au sud défendue par un très profond titulum (le titulum est un fossé de même largeur que la porte, creusé devant celle-ci). Les bonnes conditions pédologiques ont permis la conservation d’un fragment de tente en cuir visible aujourd’hui au musée. Le fossé de ce camp a livré un matériel romain assez abondant et caractéristique, aussi bien militaire que civil : boulet de pierre, trait d’artillerie mais aussi amphore et grande louche métallique. Le camp est défendu au sud par 2 fossés de circonvallation, il n’existe pas là de système de piège.
Le camp B est installé sur la montagne de Flavigny au sud du dispositif poliorcétique (relatif à l’assiégement), à une altitude moyenne de 425 M . Un peu plus vaste que le camp C (7,3 hectares), il est aussi moins bien connu car les connaissances aériennes et les fouilles gênées par une forêt d’implantation récente ne permettent pas de le visualiser complètement. Les travaux du second Empire lui attribuent une forme ellipsoïdale. Le rempart du camp a été préservé par la sylviculture et se présente aujourd’hui sous la forme d’un léger bourrelet de pierrailles, visible en sous-bois. La circonvallation vient s’abouter sur la fortification au sud. Le camp B a été construit sur un plateau calcaire. Un seul segment au flanc méridional a été fouillé. On y reconnaît le rempart construit en lauzes calcaires sur une largeur d’environ 6 M et ponctué de boisements très rapprochés qui permettent d’identifier tous les 7 M une succession de tours mesurant environ 3x3m. Un fossé en V borde le rempart sur l’avant. Il existe également une série de fosses installée derrière le rempart. Différents objets ont été retrouvés sur place : une hache herminette caractéristique de l’équipement du légionnaire qui servait à tailler la pierre et le bois, des fragments de meules portables romaines. Des systèmes de pièges ont été retrouvés du type Tribuli constitué de 4 pointes de fer assemblées et jetés au sol pour entraver l’avancée des chevaux et guerriers gaulois.
En se conformant aux normes de Polybe, une surface d’environ 7 hectares suffisait à abriter une unité d’environ 3500 à 4000 hommes comme devait l’être la Légion césarienne aux effectifs sans doute un peu réduits après tant de batailles à la fin de l’été 52 av JC.
Le castellum (place fortifiée correspondant à un petit camp) d’une superficie d’environ 0,9 hectares est installé sur la colline la plus orientale de la montagne de Flavigny. Il a fait l’objet de sondages limités en 1991. A été retrouvé sur place un fer de pilum romain (sorte de lance). Le fossé est taillé dans la dalle compacte. Un peu plus à l’ouest, une photographie aérienne de l’archéologue René Goguey révèle la présence dans la combe qui sépare le castellum 11 du camp B d’une autre fortification. Les 3 camps et les 3 castella (coté Flavigny et côté Bussy) ont en commun d’être à vue les uns des autres et de pouvoir communiquer par signaux. Tous les camps et castella sont entourés par la circonvallation (ligne de fortification externe) ce qui montre que la préoccupation principale était d’assurer la sécurité du périmètre. On pouvait d’ici en même temps observer en journée les mouvements de troupes gauloises à l’intérieur de l’oppidum et les signaler par des moyens optiques aux autres unités.
Cette cité médiévale, classée parmi les « plus beaux villages de France », est aussi connue pour ses bonbons à l’anis.
Historiquement, on trouve des traces d’occupation dès le Néolithique. Puis ce fut une place stratégique au moment du siège d’Alésia pour les troupes césariennes. A l’époque gallo-romaine (postérieure à la bataille d’Alésia), s’implantent une villa (domaine foncier comportant des bâtiments d’exploitation et d’habitation) et un castrum. On trouve alors la première toponymie attestée de la cité : « Flaviniacum » de Flavinius – (i)accus : le lieu de Flavinius. Flavigny appartenant à un propriétaire romain. Autour de la villa gallo-romaine de Flavien, s’établiront par la suite des artisans, des commerçants et tout un monde agricole.
En 719, Widerard, grand seigneur Burgonde à qui appartiennent Flavigny et ses environs, fonde l’Abbaye bénédictine Saint-Pierre, qui abrite de nos jours les reliques de Sainte-Reine. C’est également en ce lieu que la fabrique d’Anis de Flavigny est installée.
- Si vous souhaitez visiter le village, comptez 45 minutes à une heure de plus sur le temps de parcours. Plan interactif ici : https://flavigny-sur-ozerain.fr/village/plan
- Possibilité de se restaurer dans le village, se reporter aux informations « restauration ». Attention, aux dates et horaires d’ouverture des établissements en basse saison
- Pour visiter la fabrique des Anis de Flavigny https://www.anis-flavigny.com/
- Point de ravitaillement en eau potable et toilettes vers la boutique des Anis de Flavigny
La vigne à Flavigny est une histoire ancienne. Le vignoble visible actuellement est implanté depuis 1994 et s’étend sur 14 hectares. L’activité viticole de l’Auxois, et particulièrement à Flavigny, n’a pas toujours été aussi confidentielle. En effet, avant le phylloxéra, cette contrée bourguignonne comptait plusieurs centaines d’hectares de vignes. De plus, les vins produits bénéficiaient d’une certaine notoriété puisque la carte d’Henry d’Andeli, établie en 1224 sous Philippe Auguste, recense Flavigny comme étant une place forte de la viticulture en France. Ce vignoble est l’un des plus anciens de France (inscrit avant Charlemagne en 744). Il était déjà connu dans l’antiquité gallo-romaine, il fut toujours réputé, même encore plus récemment au XIXe comme l’attestait le Dr Morlot en 1830.
Aujourd’hui, six cépages sont présents sur ces terres parmi lesquels le chardonnay, l’aligoté, le pinot noiré, le pinot noir.
Le Domaine et sa boutique sont accessibles. Plus d’informations : https://domainedeflavignyalesia.com
L’oppidum d’Alise-Sainte-Reine, ancienne place forte, est occupé depuis le début du premier siècle avant notre ère. Les découvertes montrent une occupation permanente et ancienne de la zone. Deux éléments significatifs sont connus : l’existence d’un rempart de type murus gallicus (rempart gaulois) et la présence de niveaux celtiques sous le centre monumental gallo-romain. En 1911, un segment du rempart de 25 M de long et 6 M de large a été découvert au lieu-dit Croix Saint Charles. Dans un second temps, la structure a été de nouveau fouillée entre 1991 et 1994. Une voie de 3M de large formée de cailloutis a été également mise à jour sous les structures gallo-romaines.
Lors des fouilles menées par Émile Espérandieu en 1908, est mis à jour un temple octogonal, des thermes, divers bassins et bâtiments annexes de l’époque gallo-romaine. Des inscriptions donnent le nom de la divinité tutélaire Apollon Moritasgus.
Jusqu’en 2018, un programme de fouilles nommé sanctuaire d’Alésia financé par le ministère de la culture a permis une prospection géophysique étendu sur 42,5 hectares soit près de la moitié du Mont Auxois, permettant de réaliser un nouveau plan de l’agglomération.
En 2010 et 2011, le programme a porté sur le grand lieu de culte d’Apollon Moritasgus à la pointe orientale du plateau au lieu-dit la Croix Saint Charles. En 2015, la découverte d’un réseau de canalisations et de bassins confirme la spécificité de sanctuaire des eaux. L’eau servait pour le culte et pour les thermes publics. Le temple d’Apollon Moritasgus a livré un ensemble de plus de 300 ex voto gallo-romains trouvés sur ce site de 1900 m² lesquels étaient probablement fixés sur un mur de péribole (mur extérieur limitant un espace autour d’un temple).
Les 11 campagnes de fouilles de 2008 à 2018, menées par Olivier De Cazanove (professeur émérite d’archéologie romaine, Université de Paris-Panthéon-Sorbonne), donnent du sanctuaire une image profondément renouvelée par rapport aux fouilles menées un siècle auparavant. Des dépôts de restes d’animaux retrouvés dans des fossés sont antérieurs à la conquête césarienne.
Actuellement, les fouilles de la Croix Saint-Charles ne sont plus visibles sur le terrain. Vous retrouverez au sein du musée des objets retrouvés sur place et l’évocation de ces découvertes.
Sur le plateau, se trouve les vestiges visibles de l’ancienne ville gallo-romaine, laquelle a supplantée l’ancienne cité gauloise du peuple des Mandubiens.
Après la défaite de Vercingétorix, l’oppidum d’Alésia n’est donc pas détruit et continue d’être habité. Au cours du I er siècle de notre ère, une ville gallo-romaine prospère se développe, selon le modèle diffusé par Rome dans tout l’Empire, grâce notamment à l’activité d’artisans spécialisés dans le travail du bronze. La population peut être estimée alors à quelques milliers de personnes. Il ne reste aujourd’hui que des vestiges arasés. Ils correspondent aux fondations et aux structures enterrées des monuments et habitations construits durant plusieurs siècles.
- Si vous souhaitez visiter le site des vestiges de la ville gallo-romaine, comptez 45 minutes à une heure de plus sur le temps de parcours. Dates et horaires d’ouverture : https://www.alesia.com/preparer-sa-visite/#horaires
- Vous pouvez également faire une pause détente (boissons fraîches et chaudes disponibles au pavillon d’accueil)
- Point de ravitaillement en eau et toilettes dans le pavillon d’accueil
La statue colossale de Vercingétorix, haute de 6,60 m et posée sur un socle de 7 m, en granite de Saulieu et en calcaire de Pouillenay, dessinée par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, force l’admiration ! Napoléon III la commande au sculpteur Aimé Millet pour commémorer le succès des recherches archéologiques entreprises à Alésia. Depuis 1865, cette œuvre en tôle de cuivre martelée et rivetée est érigée à l’ouest du Mont-Auxois sur la commune d’Alise-Sainte-Reine. Installée à quelques centaines de mètres des vestiges gallo-romains sur l’oppidum, elle est un passage obligé lors d’une visite à Alésia. Le sculpteur Aimé Millet représente Vercingétorix vaincu, résigné mais fier, dans une posture introspective. Plutôt contradictoire avec la phrase inscrite sur son socle : « La Gaule unie formant une seule nation, animée d’un même esprit, peut défier l’univers – Napoléon III à la mémoire de Vercingétorix »
Dès le début du Moyen Âge, le haut de l’oppidum est déserté et le village s’installe sur les pentes du Mont-Auxois. L’ancienne cité d’Alésia, abandonnée, devient alors une carrière de pierres qui verra le démantèlement de ses différents bâtiments au fil des siècles, au profit entre autres de l’actuel village d’Alise-Sainte-Reine et du village de Flavigny.
Alise-Sainte-Reine porte en son nom le témoignage de deux grands événements historiques :
- Alise pour évoquer Alésia et son inscription épigraphique gallo-latine ALISIIA visible actuellement au sein du musée.
- Sainte Reine en mémoire de la jeune martyre chrétienne, Reyne, transposition française de son nom d’origine Regina. Deux siècles après la bataille, en 253, Reyne, jeune bergère chrétienne refuse d’abjurer sa foi et décide de ne pas céder aux avances d’un gouverneur romain. Elle fut martyrisée, et décapitée. Dès le siècle suivant, un culte se développa.
Plus récemment, le village a vu naître Félix Kir, l’autre enfant du pays le 22 janvier 1876. Le Chanoine Kir, élu maire de Dijon en 1945 est décédé en 1968. Il est inhumé dans le cimetière du Mont-Auxois.
- Si vous souhaitez visiter le village, comptez 45 minutes à une heure de plus sur le temps de parcours
- Pour découvrir le village et tous ses monuments emblématiques, consultez le topoguide : https://alisesaintereine.fr/static/07efa09bbc08f8874089e2d13a080159/parcours-alise-14-juin-pour-bat.pdf